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Gazon Mauvaise saison pour les pelouses sportives

Une attaque de Pyricularia sur gazon. (c)JSFG Une attaque de Pyricularia sur gazon. (c)JSFG

Entre canicule et développement d'un champignon relativement nouveau, certains stades sont en piteux état. Les télévisions en ont largement fait état.

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Entre canicule et développement d'un champignon relativement nouveau, certains stades sont en piteux état. Les télévisions en ont largement fait état.

Le début de la saison sportive a marqué les esprits avec quelques rencontres phares : . une pelouse en mauvais état à Reims à la mi-août pour recevoir Lyon, alors que l'équipe de la capitale champenoise, promue en ligue 1 cette année, avait l'an passé le troisième plus beau gazon de ligue 2;. un stade de la Méditerranée à Béziers que l'arbitre juge impraticable juste avant le coup d'envoi... Les grosses chaleurs de cet été ont éprouvé les pelouses sportives, avec un effet néfaste sur l'enracinement et par conséquent, sur la résistance des graminées. Un effet parfois renforcé par la pose de bâches de protections sur les pelouses pour pouvoir organiser dans les stades d'autres événements que des rencontres sportives, tels que des concerts, par exemple. Cependant, un autre phénomène est apparu dans certains stades, le développement fulgurant d'une maladie, la pyriculariose, jusqu'ici peu connue, mais qui semble exploser en 2018, à la faveur d'un été souvent torride. Les jardiniers sont, depuis des années, à la recherche de solutions pour disposer de belles pelouses en hiver, quand le temps froid est clairement un facteur limitant du développement des graminées à gazon, mais que les saisons sportives imposent des utilisations intensives.

Résister à l'été et à l'hiver, un paradoxe Les stades disposant de moyens importants ont mis en place des systèmes de chauffage, voire d'éclairage, pour favoriser la croissance du gazon. Mais voici désormais que même la saison estivale, au cours de laquelle les pelouses sont peu pratiquées, intersaisons oblige, et alors que le climat est plus favorable, vient poser un nouveau casse-tête aux gestionnaires de stades. La canicule de 2018 a bloqué la pousse des regarnissages de fin de saison. Sur le terrain, les équipes d'entretien des terrains sont les premières concernées, mais aussi celles qui craignent de voir arriver la pyriculariose, et tentent d'adopter des méthodes de gestion adaptées : certains terrains sont ventilés pour faire baisser la température. Les ventilateurs peuvent parfois être équipés de brumisation, pour un effet rafraîchissant optimal sans renforcer l'humidité du sol qui favorise la dissémination du champignon. Des arrosages très courts permettent de baisser la température sans humidifier le sol et les apports d'azote doivent être réduits, car ils ont un effet d'accélérateur sur le développement de la maladie.Les solutions techniques sont encore limitées. Jean-Marc Lecourt, président de la Société française des gazons, qui rappelle que des efforts notables ont été faits en matière de gestion des pelouses sportives en France, souligne sur un ton humoristique ce paradoxe qui consiste à demander à ce que les pelouses résistent à la fois à + 45 °C avec un sur-arrosage et une sur-fertilisation et à - 15°C avec de fortes attaques de fusariose froide : « Il faut trouver une solution pour faire des regarnissages efficaces pour inverser la composition du gazon au cours des saisons sans diminuer la densité ». Pas simple, mais jusqu'ici le travail conjugué des sélectionneurs de gazon et des équipes d'entretien a toujours payé !

Légende photo : Une attaque de Pyricularia sur gazon. (c)JSFG

P.F.

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